« La sexualité comme enjeu éducatif. Sociologie historique d’une politique scolaire » / G. Fradois
Résumé de la thèse
Objet d’affrontements régulièrement actualisés au 20e siècle, la production de discours pédagogiques sur la sexualité au sein de l’institution scolaire ne fait pas consensus. L’École ne parvient pas à constituer un monopole pédagogique relatif à l’éducation sexuelle. Si des connaissances biologiques concernant la reproduction humaine trouvent droit de cité dans le curriculum dès 1968, l’éducation sexuelle, rendue facultative en 1973, puis obligatoire en 1998, échappe en partie aux agents du système d’enseignement au profit d’associations en concurrence pour l’imposition de la morale familiale légitime. Des mobilisations hygiénistes contre la syphilis à la lutte contre le sida, en passant par la promotion du mariage ou de la contraception pour prévenir l’IVG, il s’agit d’étudier dans cette thèse le processus d’élaboration de ce bien pédagogique. En combinant observations en classe, entretiens biographiques et dépouillement de divers fonds d’archives, l’investigation s’attache à reconstruire les configurations où s’invente, se formalise et se vulgarise cet enjeu éducatif, objet d’une politique scolaire indissociable de l’expansion d’une École d’État et de la recomposition du mouvement familial.
Informations pratiques
Mercrdi 4 décembre 2019
> 13h30
Université Paris Nanterre
Bâtiment Simone Veil, salle F141
200 avenue de la République
92000 Nanterre
Composition du jury
Nathalie Bajos, directrice de recherche, INSERM
Anne-Cécile Douillet, professeure de science politique, Université de Lille (rapporteure)
Laurent Gutierrez, professeur de sciences de l’éducation, Université Paris Nanterre
Christophe Le Digol, maître de conférences de science politique, Université Paris Nanterre (codirecteur)
Virginie De Luca Barrusse, professeure de démographie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (rapporteure)
Bernard Pudal, professeur émérite de science politique, Université Paris Nanterre (codirecteur)