« Emergence, construction et transformations d’une « cause ». Sociologie historique des dévouements en faveur de la « cause » des Palestiniens : 1960-2010. Recherche historique et enquête ethnographique » / A. Mamarbachi

Soutenances de thèse

Résumé de la thèse

Cette thèse est une contribution à la sociologie des problèmes publics, de l’action collective et des groupes d’intérêt. Elle interroge les conditions d’émergence d’une « cause » au début des années 1960 et ses transformations successives. Comment la défense d’un intérêt particulier, celui des populations palestiniennes, a-t-elle conduit à l’affirmation d’une identité politique par les groupes revendiquant une nation palestinienne ? On montre que la construction de cette cause s’est inscrite dans une conjoncture marquée par l’indépendance de l’Algérie et la décolonisation : elle a été indexée à la cause algérienne et au Tiers-Monde. Le ralliement de soutiens extérieurs a contribué à renforcer et légitimer cette revendication. A la fin des années 1970, le problème est reformulé dans le cadre de la protection des droits de l’homme : des associations de juristes se mobilisent en invoquant le droit international humanitaire (DIH) pour plaider en faveur de ces populations. Une défense juridique et morale est mise en oeuvre pour promouvoir cette cause : le soutien international s’insère dans l’espace des mobilisations humanitaires et l’aide au développement ; de nouveaux acteurs, les ONG et les collectivités territoriales, mènent des coopérations en faveur du développement avec les collectivités palestiniennes. Les ressources mobilisées sont l’expertise, le droit, le plaidoyer international, caractéristiques du répertoire transnational-solidariste. L’enquête de terrain montre précisément de quelle façon une municipalité en France a conduit une coopération avec un camp de réfugiés en Cisjordanie. Les élus municipaux et les acteurs associatifs se sont investis dans un « jumelage » en soutenant un micro-projet porté par des femmes. Cette action publique vise à promouvoir la « culture de la paix » et les « coopérations solidaires » : l’action humanitaire permet de justifier l’engagement municipal et de mobiliser les habitants.

Mots clés : Entrepreneurs de cause ; Plaidoyer international ; Cause humanitaire ; Politiques du conflit ; Carrière des dévouements ; Groupes d’intérêt ; Droit international

Informations pratiques

Mardi 21 janvier 2020
> 14h
Université Paris Nanterre
Bâtiment B, Salle B 015 René Rémond
200 avenue de la République
92000 Nanterre

Composition du jury

Pénélope Larzillière, chargée de recherche, IRD, Université Paris 5 Descartes, rapporteur du jury
Frédérique Matonti, professeure des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rapporteur du jury
Lilian Mathieu, directeur de recherche CNRS, ENS Lyon
Bernard Pudal, professeur émérite, Université Paris Nanterre
Annie Collovald, professeure des universités, Université Paris Nanterre, directeur de thèse