Dispute autour de l’autorité sportive sur le judo et le handicap : le cas du judo paralympique. Une sociologique pragmatique d’une organisation monopolistique / Cyrille DORLEAN

Soutenances de thèse

Résumé de la thèse

Traditionnellement c’est dans le club de judo ordinaire que les judokas en situation de
handicap s’entraînent. Néanmoins, historiquement ce sont les fédérations par délégation de publics handicapés qui en ont eu l’autorité sportive. Le processus d’institutionnalisation inclusif engagé depuis le début des années 2000 du sport pour les personnes en situation de handicap vers le mouvement sportif, va redessiner les contours d’un espace social jusqu’alors stable. Dans la mesure où la délégation de compétition est accordée de façon exclusive à une seule fédération, l’État organise une situation de monopole de droit. Ainsi, le judo non-voyant étant le seul à intégrer les jeux paralympiques, il devient par son statut, un enjeu de pouvoir entre la fédération handisport et celle du judo. L’échec des jeux paralympiques de 2012 remet en question les consensus à propos de la délégation sportive entre la FFH et la FFJDA.

À partir d’une enquête de terrain en immersion, il nous a été possible d’interviewer les acteurs représentatifs des deux organisations pour comprendre la controverse et le début de polémique en cours. Puis, dans un second temps, l’analyse des entretiens et des discours, par une approche sociologique pragmatique, nous a permis de mettre en évidence les jeux d’arguments déployés par les protagonistes, et de révéler la manière dont la puissance étatique, à travers la figure sociale de l’inclusion, conditionnait la temporalité des débats et son emprise sur la politique des fédérations sportives nationales.


Mots clés : Para-judo, Handicap, Judo, inclusion, délégation, liminalité.

Informations pratiques

Vendredi 20 novembre 2020
> 14h
Visioconférence

Composition du jury

Jacques Mikulovic, Professeur des universités, INS HEA, Rapporteur
Gilles Raveneau, Professeur des universités, Université Lyon 2 Lumière, Rapporteur
Paul Fontayne, Professeur des universités, Université Paris Nanterre, Membre
Claire Perrin, Professeure des universités, Université Lyon 1 Claude Bernard, Membre
Olivier Le Noé, Professeur des universités, Université Paris Nanterre, Directeur de thèse
Patrick Trabal, Professeur des universités, Université Paris Nanterre, Co-directeur de thèse