La justice restaurative en France. Sociologie politique d’un ‘supplément d’âme’ à la justice pénale. / Delphine Griveaud
Résumé de la thèse
La thèse porte sur la justice restaurative en France, objet par lequel elle réalise une sociologie politique d’un « supplément d’âme » à la justice pénale. Elle est principalement ancrée dans la sociologie des professions, de l’action publique, et une sociologie politique de la justice. Elle étudie les conditions de l’émergence de la justice restaurative en France, de son intégration dans l’institution pénale, et les différents investissements, personnels, professionnels et sociopolitiques, qui la maintiennent en son sein. Ce faisant, elle défriche un objet encore jamais étudié par ce prisme dans ce pays, et dont les enquêtes sur ses pratiques font également défaut dans la littérature internationale. On y découvre entre autres le fonctionnement d’un Etat qui tente de remotiver ses employés en leur offrant un nouveau projet, un nouvel outil, mais surtout un « supplément d’âme » à leur activité dans un contexte de rationalisation et de managérialisation de l’activité judiciaire perçu comme pesant. Plus largement, en étudiant ses différents investissements, la thèse montre comment l’institution pénale est progressivement transformée par des attendus à son endroit, en termes d’écoute, de dialogue et d’empathie, de la part des justiciables mais également de ses propres travailleurs.
L’enquête repose principalement sur une ethnographie multi-située et soutenue du monde de la justice restaurative en France durant plus de trois ans, entre 2016 et 2020. Elle s’appuie également sur 71 entretiens semi-directifs réalisés depuis dix-huit villes différentes, essentiellement avec des individus investis à différentes échelles et depuis différents secteurs dans la justice restaurative en France.
Mots-clés : justice restaurative ; sociologie politique de la justice ; transformations de l’État ; sociologie des professions ; ethnographie multi-située ; entretiens
Informations pratiques
Mardi 30 aout 2022
> 14h00
Amphithéâtre, Bâtiment Max Weber, Université Paris Nanterre
Composition du jury
Valérie Rosoux, professeure de science politique à l’UCLouvain, promotrice de la thèse
Sandrine Lefranc, directrice de recherche au CNRS, promotrice de la thèse
Eric Phélippeau, professeur de science politique à l’Université Paris Nanterre, promoteur de la thèse
Marie-Sophie Devresse, professeure de criminologie à l’UCLouvain, membre du comité d’accompagnement, présidente du jury
Stephan Parmentier, professeur de droit pénal et de criminologie à la KULeuven, membre du comité d’accompagnement
Mylène Jaccoud, professeure de criminologie à l’UDMontréal, rapporteure
Antoine Vauchez, directeur de recherche au CNRS, rapporteur
Émilie Biland-Curinier, professeure de sociologie à Sciences Po Paris, membre du jury