Dissolution des Soulèvements de la Terre : «Plus l’appareil répressif est fort, plus on fait monter la radicalité»

Benjamin Soyer publié le 29 mars 2023 à 18h06 Article réservé aux abonnés
La procédure engagée à l’encontre du collectif écologiste, co-organisateur de la manifestation à Sainte-Soline le 25 mars, marque un premier pas vers la criminalisation des modalités habituelles de contestation, constate la sociologue Sylvie Ollitrault.
Il ne faudra pas s’étonner si, dans les prochains mois, on observe une forme de radicalisation des groupements écologistes. Car entre la répression menée par les forces de l’ordre et la dissolution des Soulèvements de la Terre (SLT) engagée ce mardi par Gérald Darmanin, la frontière entre désobéissance civile et violence risque de devenir poreuse, explique Sylvie Ollitrault, sociologue spécialiste des mouvements militants écolos et coautrice de la Désobéissance civile (1). Et d’ainsi se rapprocher un peu plus de la réelle définition du terme «écoterrorisme», déjà employé aujourd’hui pour qualifier ces collectifs écolos – à tort, selon la directrice de recherche au CNRS, qui a répondu à nos questions.