INTERVIEW. Pour Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques, la loyauté de nombre de Russes à l’égard de Poutine est liée au fait qu’il leur assurait une certaine prospérité.

Spécialiste des sociétés post-soviétiques, Anna Colin Lebedev est maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris-Nanterre.

Êtes-vous surprise par la résistance ukrainienne ?

Connaissant l’Ukraine et la manière dont la société ukrainienne perçoit la situation depuis huit ans et connaissant aussi les capacités humaines de l’armée russe, ce qui se passe ne me surprend pas. Il faut distinguer l’équipement puissant dont cette dernière dispose et ses capacités stratégiques et humaines, notamment la formation de ses soldats. Maintenant, cette résistance des Ukrainiens me soulage mais elle m’inquiète aussi car l’armée russe n’a pas eu encore recours à des bombardements indiscriminés. Elle pensait qu’il suffirait de détruire les infrastructures critiques pour rentrer dans les villes. Et, visiblement, cela ne marche pas comme prévu.

Quelle peut être la réaction de Vladimir Poutine ?

Je ne sais pas. Je ne suis pas une kremlinologue mais manifestement, toute la classe dirigeante russe n’était pas derrière lui avant le lancement de l’invasion de l’Ukraine. On a vu les images de ces réunions autour de Vladimir Poutine, avec ceux que l’on a coupés parce qu’ils disaient des choses qu’il ne fallait pas dire, ceux que l’on a humiliés publiquement…

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