Cet épisode plonge l’auditeur dans le temps du procès, parfois source de soulagement et de reconnaissance pour les victimes de terrorisme. C’est souvent aussi une étape douloureuse qui peut déclencher des manifestations de colère. Enjeu décisif : le message envoyé au reste de la société.

« Est-ce que ce procès m’a fait du bien ? » Annie-Laure Saada, sœur d’une victime de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher à Paris en janvier 2015, ne sait pas répondre à cette question. De l’avis de nombreuses victimes du terrorisme, le procès est vécu comme une étape importante, mais aussi douloureuse. Parce qu’elle ravive les souvenirs de l’attentat. Et parce que les audiences ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Le procès ne donne pas toujours les réponses souhaitées par les parties civiles.

Que signifie pour une victime d’un attentat de témoigner dans un procès public ? À la lumière des récents procès, quels sont les messages que les parties civiles veulent faire passer ? Quelles réponses sont-elles venues chercher ? Les victimes d’un attentat peuvent avoir un désir de vengeance vis-à-vis des terroristes ? Est-ce qu’un procès peut servir d’exemple ?

Avec :

Pauline Jarroux, chercheuse en Anthropologie sociale, post-doctorante à l’Institut des Sciences sociales du politique à l’Université Paris Nanterre.

Kaourou Magassa, correspondant de RFI au Mali. A couvert en 2020 le procès des attentats du restaurant La Terrasse et de l’Hôtel Radisson Blu de Bamako.

Arthur Dénouveaux, rescapé de l’attaque du Bataclan, le 13 novembre 2015 à Paris, président de l’association de victimes Life for Paris. Auteur de Victimes, et après ? avec Antoine Garapon (Tracts Gallimard, 2019).