Disparition de Sandrine Clérisse

Jan 10, 2020

Chèr.e.s collègues,

C’est avec beaucoup de peine que nous vous faisons part de la disparition de notre collègue Sandrine Clérisse, ingénieure d’études, décédée des suites d’une longue maladie, le 27 décembre dernier.

Diplômée en philosophie et en sciences du langage, Sandrine avait débuté sa carrière au CNRS comme chargée de communication scientifique au réseau national des MSH, elle avait ensuite rejoint l’INSHS puis la Mission de Recherche Droit et Justice.

Toujours avide de nouvelles découvertes, elle a ensuite entrepris de se former à l’analyse textuelle et au web sémantique afin de s’investir sur un métier toujours au service de la recherche. Elle a alors intégré l’ISP en novembre 2015 où elle a contribué à la constitution et au développement du pôle d’analyse de données et a mis en place un cycle de séminaires sur l’analyse de données textuelles et une série d’ateliers ouverts à l’ensemble de la communauté. Perfectionniste, refusant l’à-peu-près, très attachée au travail collaboratif, elle était animée d’un ardent désir de mettre ses compétences au service de son entourage : collègues, chercheur.e.s, enseignant.e.s, doctorant.e.s. Au-delà de notre laboratoire, elle s’est impliquée dans des projets d’envergure dont entre autres la création de la Plateforme Universitaire de Données de Nanterre.

Sérieuse sans jamais se prendre au sérieux, Sandrine était dotée d’un grand sens de l’humour, un humour décalé, caustique. Elle pestait volontiers contre les automobilistes du haut de sa bicyclette, trépignait quand elle était contente (comme mécontente), aimait Jane Austen et Philip K. Dick, la littérature russe classique comme la littérature romantique et sirupeuse anglaise du milieu du 19e siècle, l’Ecosse, la nature, les ciels orageux, les gâteaux à la noix de coco, le mojito…

Curieuse, vive, et engagée, Sandrine était une personnalité entière, animée d’un sens farouche de la justice et du partage. Pour sa droiture, son honnêteté, sa modestie, elle était une amie précieuse et appréciée ; elle a toujours eu à cœur de favoriser les rencontres autour de ces valeurs. Cela se traduisait par un travail scientifique exigeant, collectif et perspicace : un arrimage humble et salvateur aux humanités, contre l’utile servitude des novlangues institutionnelles. Depuis quelques jours, les messages nombreux que nous recevons ne font que mettre un peu plus en lumière ce qu’elle a apporté aux sciences sociales, au CNRS et ailleurs, dans ce qu’elles ont de meilleur.

Son absence est une épreuve cruelle.

Ses collègues et ami.e.s de l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP)