« Une assistance à deux vitesses. Socio-histoire de l’hébergement social des sans-abri depuis les années 1950″/ Mauricio Aranda

Soutenances de thèse

Résumé de la thèse

Cette thèse analyse les formes prises par l’hébergement social en direction des sans-abri depuis les années 1950. Elle montre que ce sont les interdépendances entre État et associations caritatives qui façonnent les modes de régulation du problème public des individus qualifiés de « vagabonds », « inadaptés sociaux », « clochards » ou « SDF ». Inscrites dans des contextes économiques et sociaux en évolution, des « Trente Glorieuses » aux « Trente Piteuses », ces relations sont à l’origine d’une extension de l’assistance à leur égard. La recherche rend compte néanmoins d’un processus de dualisation de l’hébergement social. En effet, deux catégories d’intervention publique se dessinent progressivement en son sein : la « réinsertion » et « l’urgence ». Dès lors, c’est précisément l’institutionnalisation de cette dualité de traitement qui constitue le fil rouge du propos. Dans cette perspective, cette histoire est aussi celle de la légitimation par l’État de diverses initiatives charitables qui contribuent ce faisant à l’émergence de nouveaux dispositifs d’assistance. Nourrie principalement par un travail d’archives, ainsi qu’en moindre mesure par des entretiens, des observations et autres recherches documentaires, cette thèse donne à réfléchir plus généralement sur les déplacements de frontières entre public et privé, « bons » et « mauvais » pauvres, ainsi qu’aux transformations récentes de l’État social.

Mots clés : État – associations caritatives – sans-abri – assistance – action publique – problèmes publics

Informations pratiques

Vendredi 29 novembre 2019
> 14h
Université Paris Nanterre
Bâtiment Simone Veil (F), Salle des Commissions, 1er étage n°142

Composition du jury

Axelle Brodiez-Dolino, Chargée de recherche en histoire contemporaine, CNRS, Centre Norbert Elias

François Buton, Directeur de recherche en science politique, CNRS, Triangle (rapporteur)

Nicolas Duvoux, Professeur de sociologie, Université Paris 8, CRESPPA-LabTop

Patrick Hassenteufel, Professeur de science politique, Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Printemps

Pascale Laborier, Professeure de science politique, Université Paris Nanterre, ISP (Directrice)

Pascale Pichon, Professeure de sociologie, Université Jean Monnet Saint-Étienne, Centre Max Weber (rapporteure)