« Changement de régime et naissance d’une nouvelle histoire officielle. Combats autour du passé fasciste et communiste en Roumanie après 1989 » / Anemona Constantin

Soutenances de thèse

Résumé de la thèse

La chute de Nicolae Ceauşescu en 1989 conduit à de fortes mobilisations intellectuelles pour la condamnation du régime communiste de Roumanie dans un contexte politique où l’exercice du pouvoir est assuré dès 1990 par une formation composée d’anciens membres de la nomenklatura. Marginalisées dans un premier temps, les demandes de condamnation aboutissent au milieu des années 2000 à l’officialisation d’un discours de criminalisation du passé communiste par le chef de l’Etat fortement appuyé dans sa démarche par les historiens. Cette officialisation suit de près la reconnaissance par la Roumanie de sa participation à la Shoah durant la Deuxième Guerre mondiale, participation confirmée par les travaux d’une commission internationale pour l’étude de l’Holocauste dirigée par Elie Wiesel. Cette thèse interroge les recompositions politiques et intellectuelles qui se déploient après 1989 à la faveur du changement de régime par le prisme des combats autour de l’interprétation des passés fasciste et communiste. A partir d’une étude qualitative qui mobilise plusieurs sources – archives, entretiens biographiques, mémoires – cette thèse montre comment les controverses autour du passé récent participent à l’émergence d’un champ d’expertise autour de l’exégèse de l’histoire nationale, consubstantiel à la légitimation d’un nouvel ordre démocratique en Roumanie après 1989.  


Mots clés : changement de régime, sociologie des intellectuels, usages du passé communiste et fasciste, processus de légitimation démocratique, Roumanie, Europe de l’Est.

Informations pratiques

Jeudi 14 novembre 2019
> 14h
Université Paris Nanterre
Bâtiment B, Salle Paul Ricoeur 016

Composition du jury

Antonela Capelle-Pogacean, Chargée de recherche, Sciences-Po-FNSP/CNRS, Examinatrice
Annie Collovald, Professeure de science politique, Université Paris Nanterre, Examinatrice
Patrick Garcia, Professeur d’histoire, Université Cergy-Pontoise, Examinateur
Marie-Claire Lavabre, Directrice de recherche, CNRS/ISP, Directrice de thèse
Frédérique Matonti, Professeure de science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Rapporteure
Nadège Ragaru, Chargée de recherche, Sciences Po-CERI/CNRS, Rapporteure